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Strasbourg : création d’une Maison protestante de la solidarité

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Maison protestante de la solidarité à Strasbourg

Il était une fois quatre associations protestantes ou issues d’un mouvement protestant, à Strasbourg; elles œuvraient dans le domaine de la solidarité ; elles suivaient chacune et depuis fort longtemps leur petit bonhomme de chemin, chacune de son côté, chacune dans son « palais ». Elles se connaissaient fort bien, comme on connaît ses voisins.

Quitter les locaux historiques
La Sémis (Mission intérieure des Églises protestantes) et sa f99ille le CSP (Centre Social Protestant) rue de l’Ail, étaient dans des locaux dits « d’époque », charmants au demeurant, à quelques encablures de l’église St Thomas, dans le cœur historique de la capitale européenne. Toutefois, ces locaux étaient fort peu pratiques, difficiles d’accès pour les carrosses modernes qui venaient déposer de la nourriture (40 tonnes par an) destinée à des personnes en difficulté, mais aussi des meubles, vêtements et objets aussi divers qu’innombrables, mis en vente par un grand nombre de petites mains lors de brocantes annuelles.
Il y avait aussi le Casas et la Cimade : tous les deux accueillent des populations migrantes (demandeurs d’asile et autres). Deux structures hébergées dans la Maison Casalis, maison jaune toute en hauteur au bord de l’Ill et pleine de charme elle aussi, mais peu adaptée à recevoir tous les hôtes de plus en plus nombreux qui s’y présentaient quotidiennement. Des centaines de personnes sonnaient à la porte toutes les semaines pour préparer leur dossier de demande d’asile, chercher du courrier envoyé par quelque administration ou encore simplement demander conseil.

Un lieu de vie partagé et accessible
Toutes les quatre firent le vœu de pouvoir mieux accueillir toutes les femmes et les hommes qui se pressaient à leurs marches, tous dans de grandes difficultés de vie et en demande d’aide ou d’accompagnement.
La Fée Ville de Strasbourg va exaucer ce vœu et mettre à leur disposition un nouveau palais, rue Brûlé à Strasbourg, à un jet de pierre de l’hôtel de ville et de la cathédrale. Un bail emphytéotique de 50 ans a été signé par la Sémis.
Les quatre partenaires ont signé, en mai 2014, la charte de «La Maison protestante de la solidarité», une Maison dans laquelle ils ont décidé de « vivre en commun leurs engagements auprès de l’ensemble de la société et plus particulièrement de personnes en grande précarité ».
Citons un large extrait de ce document : « La Maison protestante de la solidarité est tour à tour un toit qui accueille, protège et rassure, un espace où chacun, quelle que soit sa demande, peut être écouté et souvent trouver des réponses à ses questions et ses besoins, un seuil qui nous rappelle aussi les limites de notre action. Notre Maison permet la rencontre avec des hommes et des femmes qui écoutent, accompagnent, conseillent et restaurent ceux qui frappent à la porte. Elle est aussi un lieu pour vivre des moments de convivialité, où chacun est reconnu dans sa personnalité et sa dignité. Protestante, notre Maison prend appui sur l’universalité des Droits de l’Homme et s’inscrit dans une tradition de lecture de la Bible, références qui interrogent et interpellent une société qui peine à entendre et à voir les ravages de la précarité et de l’exclusion. »
Le rêve est en train de se concrétiser ! D'importants travaux pour un montant de deux millions d’euros sont en cours. Travaux pris en charge par la Sémis avec quelques subventions des collectivités et des dons et soutiens du protestantisme régional.
Reste maintenant à mettre en place, tous ensemble, les modalités de fonctionnement de ce nouveau lieu de vie. C’est un défi à relever mais nul doute que ce rêve sera, à l’aune de l’été 2015, devenu réalité.

 

 

Bernard Saettler
Pasteur-directeur de la Sémis et du Centre Social Protestant (CSP)

Source : Initiatives, Proteste n°140, décembre 2014